Affirmation de soi
Maintenant que vous avez confiance en vous, et que vous pouvez développer votre estime de vous, il reste donc à vous affirmer. Dans cet article je vous présente un petit test pour connaître votre affirmation de soi et quelques conseils.
Au fameux précepte de Socrate : « Connais-toi, toi-même » nous pouvons ajouter le « Sois, toi-même. »
Définition
L’affirmation de soi est un moyen d’échanger des idées face aux autres sans résignation, ni agressivité, ni manipulation afin d’enrichir la vision d’un événement par des points de vue constructifs. Cet état intérieur place la personne en mesure d’exprimer sa personnalité, son ressenti et ses valeurs tout en continuant à être accepté socialement sans crainte de susciter l’hostilité de son environnement. Nous pouvons ainsi améliorer nos rapports interpersonnelles en privé, au travail et satisfaire plus facilement nos besoins et désirs.
Test : Affirmation de soi
Comment vous affirmez-vous ?
Quel est votre comportement dominant dans certaines situations ?
Le test que vous venez de réaliser a pour objectif de vous indiquer votre comportement dominant lorsque vous vous trouvez en situation de conflit ou d’agression.
Henri LABORIT (21/11/1914 – 18/05/1995) est un médecin français, chirurgien et neurobiologiste qui s’est intéressé aux comportements humains. Il est à l’origine de l’utilisation des neuroleptiques dans la psychiatrie et nous lui devons de nombreuses études sur les comportements fondamentaux dans certaines situations.
Selon ses travaux, l’homme aurait quatre attitudes fondamentales devant un conflit naissant ou une agression : la fuite (passif), l’agression (attaque), la manipulation et l’affirmation de soi. C’est cette dernière expression qui, se situant au-dessus des trois autres, permet souvent de mettre fin à l’agression dans une totale humanité.
Les quatre attitudes fondamentales
Lorsque nous sommes confrontés sur le plan privé ou au travail à un désaccord, à une agression, nous avons quatre manières de répondre afin de s’affirmer :
- La fuite
- L’attaque
- La manipulation
- L’assertivité (l’affirmation de soi est l’attitude idéale)
La fuite et ses formes diverses
Le comportement de fuite est liée à une stratégie qui nous permet de nous soustraire, d’éviter la difficulté. Nous ressentons une sensation d’infériorité qui nous empêche de répondre à un besoin important pour nous. Nous considérons l’autre comme plus important, plus intelligent et nous lui donnons le droit de décider à notre place. Fuir, c’est ne pas s’exprimer, c’est s’associer au discours ou aux actes de l’autre pour ne pas monter son désaccord, c’est finalement privilégier l’autre à soi, par sécurité, par peur de décevoir, de ne pas être aimé.
Nous nous sentons bloquée, paralysée par timidité et nous sommes incapables de réagir. Nous nous sentons inférieur, coupable et nous ne voulons pas importuner, nous nous taisons. Nous pouvons aussi par conformisme prendre la couleur de l’environnement et passif se laisser absorber par l’ambiance.
La fuite est une réponse à court terme souvent inefficace à long terme. Eviter de répondre à un besoin est génératrice d’anxiété, d’angoisse, de tensions diverses. Cette attitude peut développer une compensation par des comportements addictifs comme la prise de médicaments, l’alcool, la drogue et autres. Elle souligne l’incapacité à se positionner en fonction de ses propres valeurs et le problème reste inchangé.
L’attaque est ses diverses formes
L’attaque est une stratégie qui vise à asseoir son pouvoir de supériorité, de ne pas autoriser l’autre à s’exprimer, d’imposer sa vérité, ses opinions. Attaquer est une réaction pleinement émotionnelle, elle peut être liée à une incompréhension, à un sentiment de perte de contrôle, de menace mais aussi un sentiment de frustration, d’être ignoré. Plus, nous arrivons à accueillir nos émotions et à les comprendre comme le langage du corps, plus nous serons capables de ne pas déverser nos tensions sur la personne qui n’est pas toujours celle responsable de notre état.
Nous pouvons nous insurger, dicter des conseils par principe de contradiction s’opposer systématiquement sans réel arguments pour se grandir et garder un certain contrôle sur l’événement et les autres.
Ou jouer, le redresseur de tort qui sabote avec sarcasme, ironie, pour donner sa vérité bien.
Les origines de cette attaque est souvent un taux élevé de frustration dans le passé, une anxiété, une peur latente non comprise et un désir de revanche. L’agressif se sent souvent seule, incomprise et en colère. Les reproches sont souvent le reflet de leur propre manque et en apparence très sure d’elle-même mais il en est rien.
La sophrologie est un ensemble de techniques précieuses pour apprendre à désamorcer les tensions et à retrouver son calme.
La manipulation est plus subtile
L’attitude de manipulation vise à garder la position de leader en amenant l’autre sur notre territoire et pour servir notre propre objectif de pouvoir. Elle peut se traduire de manières différentes à travers le mensonge, la désinformation, la séduction, la culpabilisation, la victimisation… en rendant l’autre dépendant, le manipulateur renforce sa supériorité dans une volonté destruction.
« Tout flatteur vit au dépend de celui qui l’écoute » Jean de la Fontaine
Le manipulateur a des rapports excessifs, il séduit par des compliments et adapte un chantage émotionnel pour satisfaire ses désirs.
Les effets sont néfastes à la longue pour le manipulateur qui perd sa crédibilité au fur et à mesure que ces agissements apparaissent clairement. Ils ont peur des autres et ils attaquent de façon détournée pour cacher leur faiblesse. Et les manipulés sont enfermés dans une situation très inconfortable.
Ces trois postures sont inadaptées à l’échange constructif et elles sont soumises à des sensations non reconnues.
L’assertivité – Le meilleur comportement
S’affirmer s’apprend et suppose de développer un comportement pondéré qui respecte aussi bien la relation que nos propres besoins. Elle permet de communiquer ses droits avec bienveillance et de savoir écouter en gardant son libre choix pour répondre avec lucidité à un événement difficile et mieux accueillir les tensions, les conflits personnels ou au travail.
Comment s’affirmer ?
S’affirmer se manifeste à travers une série de comportements et d’attitudes distinctifs, qui reflètent un équilibre et une présence courtoise avec autrui. Voici comment cela peut se traduire concrètement :
Manifester sa personnalité et ses valeurs
Les personnes affirmés ne ressentent pas le besoin de fuir, ni de techniques d’attaque ou de manipulation. Ils se montrent tels qu’ils sont, exprimant leurs valeurs personnelles. Ils s’expriment avec aisance, en maintenant le contact visuel dans une posture ouverte, bien ancrée, signe de confiance en soi et de réceptivité.
Clarifier et exprimer ses besoins
Ces personnes sont souvent directe. Elles n’hésitent pas à faire connaître leurs préférences et leurs objectifs, sans avoir besoin de se justifier. Elles utilisent le « JE » pour parler en leur nom sans chercher à dominer les autres.
Accueil des conflits
Rechercher des compromis lors des conflits permet de ne pas se perdre dans les détails de l’histoire et favorise la position de « gagnant/gagnant ». Ces personnes savent exprimer leur désaccord avec souplesse cherchant à comprendre l’autre pour trouver un terrain d’entente.
Expression claire et écoute active
Apprendre à développer des rapports clairs, basés sur la compréhension mutuelle est essentielle. Cela implique de l’attention, de laisser l’autre s’exprimer pleinement et de valoriser les idées divergentes sans jugement préalables.
Un exemple concret de cette attitude peut se retrouver dans des situations quotidiennes, comme après une séance de cinéma où, face à la critique générale, une personne ose partager son expérience positive, affirmant son ressenti unique et sa joie personnelle.
Six conseils pour pratiquer l’affirmation de soi au quotidien
Se donner le droit de dire NON sans culpabiliser
Il est essentiel d’appréhender le refus comme un acte de préservation de soi et non comme un geste d’hostilité. Dès notre enfance, nous sommes conditionnés à rechercher approbation et affection en acquiesçant aux demandes diverses. Cette tendance à éviter le conflit à tout prix nous éloigne de notre essence véritable. Les normes sociétales, bien qu’importantes pour le vivre ensemble, ne devraient pas nous contraindre à renoncer à notre individualité. Affirmer un « Non » ferme et sans remords est un pas vers l’autonomie, nous permettant de tracer notre voie avec intégrité et assurance.
Communiquer sur son ressenti
L’expression des sensations est importante pour une compréhension efficace. Au lieu de les laisser nous dominer ou éclater de manière imprévue, partager ouvertement ce que nous ressentons invite à la compréhension et à la déférence mutuelle. Reconnaître et exprimer sincèrement notre ressenti, nous libère des malentendus, des frustrations accumulées et des conflits inutiles. Cela demande du courage et de la vulnérabilité, mais c’est dans cette authenticité que les liens plus profonds et significatifs se forgent.
Exprimer ses besoins et ses désirs
Il est légitime de voir ses besoins et désirs respectés. Nous avons le droit de les exprimer clairement, sans attendre passivement que les autres les devinent ou les satisfassent. Cela nécessite de se connaître soi-même, d’identifier précisément ce qui est important pour nous et de le revendiquer avec assurance envers soi-même comme envers autrui.
Fixer des limites
Etablir des frontières claires, nous permet de maintenir le respect de soi, l’estime de soi et des autres. Nous devons savoir jusqu’où nous sommes prêts à aller, ce que nous acceptons ou pas dans nos interactions personnelles et professionnelles. Nous protégeons notre espace, notre temps et notre énergie.
S’engager dans une écoute active
L’affirmation de soi ne se limite pas à exprimer ses propres besoins et opinions, elle comprend également d’entendre les autres. En montrant que nous valorisons ce que l’autre exprime, nous établissons un terrain d’entente par respect mutuel et compréhension. Les échanges sont ainsi plus ouverts, équilibrés où chacun se sent entendu et respecté.
Célébrer les victoires
Reconnaître et célébrer au quotidien nos victoires à chaque fois que nous nous affirmons avec succès renforce le comportement et notre compétence à accueillir les relations futures. Nous pouvons aussi tenir un journal ou se récompenser pour avoir maintenu des limites, exprimé des besoins de manière efficace.
En intégrant ces pratiques régulièrement, vous développez votre habileté à vous affirmer favorisant des relations authentiques et satisfaisants avec votre environnement.
Quels sont les stratégies de communication efficaces ?
Qu’elle soit verbale ou non verbale, elle joue un rôle important dans l’expression de notre personnalité et dans la transmission de nos messages. Pour communiquer efficacement, il est essentiel de maîtriser certains aspects fondamentaux.
La communication verbale
Lorsqu’il s’agit de partager nos pensées et ressentis, l’emploi du pronom « JE » est primordial. Il nous permet de prendre possession de nos propos sans tomber dans le piège du « TU », qui peut être perçu comme accusateur ou jugeant. En exprimant nos ressentis, nous invitons notre interlocuteur à comprendre notre perspective, favorisant ainsi une interaction plus empathique et raisonnable. Il est aussi conseillé d’éviter les généralités, qui peuvent mener à des interprétations erronées et de privilégier des exemples précis et tangibles. La reformulation du message reçu est une technique précieuse pour s’assurer de la compréhension mutuelle et de supprimer les quipropos.
La communication non verbale
Notre corps parle souvent avant les mots. Notre posture, nos gestes, nos expressions faciales et même notre ton de voix communiquent des informations sur nos intentions. Prendre conscience de ces signaux non verbaux est essentiel pour maintenir la cohérence entre ce que nous disons et ce que nous exprimons physiquement. Adopter une posture ouverte, maintenir un contact visuel direct et afficher une expression détendue et chaleureuse facilite grandement l’impact de notre message. Une voix calme avec un rythme de parole mesuré contribuent également à la clarté et à l’efficacité de nos échanges.
En fait, une conversation réussie repose sur un équilibre délicat entre l’expression verbale de nos pensées, nos sentiments et une présentation non verbale cohérente et rassurante. Ces compétences améliorent considérablement notre capacité à nous affirmer et à garder une relation sociale agréable.
Comment surmonter les difficultés ?
L’affirmation de soi est un voyage semé d’obstacles où les réactions négatives des autres et la nécessité de défendre ses positions se présentent comme des défis inévitables. Aborder ces difficultés requiert à la fois résilience et stratégie.
Accueillir les réactions négatives des autres
Face à l’adversité, l’accueil des réactions négatives avec ouverture et sérénité est indispensable. Plutôt que de les voir comme des attaques personnelles, considérons-les comme des opportunités d’apprentissage et de croissance. Il s’agit de comprendre la perspective de l’autre sans pour autant compromettre nos valeurs et nos convictions. Adoptons une posture en cherchant le message derrière les mots pour transformer les critiques en dialogues constructifs. Reconnaître les émotions de l’autre tout en restant ancré dans les nôtres favorise et enrichit les échanges.
Défendre ses positions
Défendre ses positions avec assertivité et sans agressivité est une compétence essentielle dans l’affirmation de soi. Cela implique de formuler clairement nos pensées et sentiments, tout en ayant de l’égard pour ceux des autres. L’utilisation de phrases comme « je ressens » ou « je crois » aide à verbaliser notre point de vue sans minimiser ou discréditer celui de l’interlocuteur. Il est également important de rester flexible, ouvert à la discussion et prêt à ajuster notre position si de nouveaux éléments justifient un changement. Se tenir ferme sur nos convictions tout en étant ouvert au dialogue montre une force de caractère qui inspire la compréhension mutuelle.
Dans chaque interaction, gardons en tête que l’objectif n’est pas de « gagner » mais de parvenir à une meilleure compréhension réciproque. L’affirmation de soi, c’est aussi savoir choisir ses affrontements, reconnaissant que certains contextes nécessitent parfois concession, renoncement et compromis pour le bien-être de tous.
La sophrologie et d’autres pratiques encouragent une meilleure connaissance de soi. Se comprendre, développer notre lucidité sur nous-même et notre environnement permet de trouver une forme d’éloquence authentiquement en alignant nos valeurs personnelles et de la considération pour autrui.
Conclusion
L’affirmation de soi est un processus tout au long de la vie, c’est une dynamique évolutive.
La connaissance de soi n’est pas une aptitude intellectuelle mais un bon fonctionnement lié au ressenti corporel.
La confiance en soi est subordonné à la connaissance de soi, capable de réaliser des actes, nous n’hésitons pas à prendre notre place individuelle dans notre vie, au sein de la société et de connaître ses ressources.
L’estime de soi participe de façon indispensable à l’affirmation de soi et dans la connaissance de nos valeurs.
L’ensemble de ces processus sont indispensables nous offrir le droit d’être nous-même.
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